Célébrant les 20 ans de l’Ensemble Orchestral Mosan, les Chœurs de l’Union européenne revêtent les couleurs de l’automne avec l’œuvre la plus illustre du compositeur Salzbourgeois. En savoir plus...
De Franz Liszt à Giuseppe Verdi, de Maurice Duruflé à John Rutter en passant par Camille Saint-Saëns, la Messe de Requiem a inspiré de nombreux compositeurs. Celle de Mozart, archétype du genre, suscita dès sa création de multiples théories plus ou moins enracinées dans le mythe ; il est un fait certain, le Requiem de Mozart continue de fasciner un large public tant par le mystère qui l’entoure que par le profond message d’espérance qu’il porte. Dernière œuvre du compositeur, elle accompagna par ailleurs les cortèges funèbres de grandes figures européennes telles que Napoléon Bonaparte, Beethoven et Chopin.
Caractère du Requiem Lorsqu’il reçoit la commande de cette messe de requiem, dans le courant de l’année 1791, Mozart âgé de trente-cinq ans mais déjà d’une santé fragile, garde à l’esprit à la fois la volonté d’honorer une commande prometteuse mais également le pressentiment de sa propre disparition qui devait se produire la même année (1791). Il pose le choix de l’écrire en ré mineur, qualifiée de « tonalité de commémoration ». En effet, cette tonalité ressentie comme étant « sérieuse », proche de l’au-delà, est souvent comparée au mode dorien des modes musicaux d’Église. L’on songe bien sûr à la Toccata et Fugue en ré mineur de J. S. Bach, également à l’« Art de la Fugue » mais encore à la 9ème symphonie de Bruckner, composée au crépuscule de sa vie. Une indéfectible espérance « Donne-leur la paix éternelle, Seigneur ! » : déjà les premières mesures du Requiem donnent le ton. Mozart prend celui de l’espérance à laquelle le compositeur n’a jamais cessé de s’accrocher comme en atteste une lettre écrite à son père en 1787 : « comme la mort (à y regarder de près) est le vrai but final de notre vie, je me suis, depuis quelques années, tellement familiarisé avec cette véritable et parfaite amie de l’homme que son image non seulement n’a plus rien d’effrayant pour moi, mais m’est très apaisante, très consolante ». Dans son « Dies Irae » et son « Confutatis », issus d’un poème médiéval contant la fureur de Dieu et la frayeur des hommes au jugement dernier, Mozart exploite habilement trémolos, syncopes ou changements rythmiques, afin de provoquer un sentiment de tension chez l’auditeur. Au « Tuba mirum » interprété par les seuls solistes succède le « Rex tremendae » emmené par un chœur débutant par un hommage vibrant à la transcendance avant d’invoquer sa miséricorde dans une douce imploration (Salva me »). Le « Lacrimosa » se caractérisant par la progression des soprani vers l’aigu et du chœur dans son ensemble vers une nuance de plus en plus intense, constitue la pierre d’angle de l’œuvre tant par son thème et son caractère sublime que par le fait que sa composition a été interrompue par le décès d’un Mozart posant ses dernières harmonies sur un texte évocateur : « de la poussière ressuscitera, pour le jugement, l’homme coupable ». Les « Sanctus », « Benedictus » et « Agnus Dei » composés par Süßmayr complètent parfaitement l’œuvre inachevée et permirent à la veuve d’honorer la commande faite à son défunt mari. Le « chant du cygne » de Mozart Mozart n’eut le temps de terminer que deux tiers du Requiem avant de passer à trépas. La cause du décès de Mozart intrigue jusqu’aujourd’hui : est-il mort d’un empoisonnement organisé par son concurrent Salieri comme le suggère ce qui semble relever de la légende ou la cause de son décès est-elle à chercher dans une absorption excessive de mercure en guise de traitement contre le mal dont il souffrait ? Nous l’ignorons jusqu’à présent. Cela étant, indubitablement, la magie de l’œuvre continue d’opérer que l’on soit ou non croyant car, dans son « chant du cygne », Mozart a su transcender les orientations spirituelles pour exprimer un sentiment d’espérance absolu face à une réalité universelle et aux craintes et espoirs qu’elle engendre. | "Mozart a su transcender les orientations spirituelles pour exprimer un sentiment d’espérance absolu face à une réalité universelle et aux craintes et espoirs qu’elle engendre." PROGRAMME 20 ans de l’Ensemble Orchestral Mosan REQUIEM - W.A. MOZART Soprano - Véronique Solhosse Mezzo-soprano - Julie Bailly Ténor - Giovanni Iovino Basse - Roger Joakim Orchestre symphonique mosan Chœurs de l’Union européenne Direction - Jean-Pierre Haeck Date 22 novembre 2014 Lieu Palais des Beaux-Arts de Charleroi INFOS ET TICKETS : http://www.pba.be/fr/saison/129/requiem Internet tarif plein 15,00 EUR Internet tarif enfant 8,00 EUR |