La Grande Salle du Conservatoire Royal de Bruxelles accueillera le 18 octobre 2013 les Chœurs de l’Union européenne, accompagnés de l’Ensemble Orchestral de Bruxelles. Au programme, le Stabat Mater (1849), de Peter Cornelius. « Il s’agit d’une perle du romantisme allemand trop peu connue et composée par un auteur qui aurait eu besoin de 50 ans après sa mort pour que l’Europe entière lui rende hommage », selon les paroles de Dirk De Moor, directeur artistique des CUE. Continuer la lecture...
Bruxelles, en effet, ne se souvient plus de la dernière fois que ce chef d’œuvre a été interprété dans ses salles de concert. Premier volet d’une saison thématique consacrée par les Chœurs de l’Union européenne au poème médiéval Stabat Mater, la partition de Peter Cornelius préfigure déjà les modernités du saut historique que firent certains romantiques vers la création des écoles nationales pendant la deuxième moitié du XIX siècle. En mars 2013, les CUE se produiront au même endroit sur les ailes du Stabat Mater du napolitain Cimarosa.
Un allemand de la première heure Véritable réincarnation de l’esprit de la Renaissance –pourrait-on dire-, Peter Cornelius (1824-1874) ne put jamais départager ses multiples passions créatrices, ce qui condamna sa création musicale à l’oubli durant sa vie. Poète, violoniste, compositeur, acteur et fin linguiste né à Mayence, il fut l’élève de Franz Liszt et le proche ami de personnalités telles que Richard Wagner, Hans von Bülow, les Frères Grimm ou Alexander von Humboldt. Il excella dans la composition d’opéras –Le Cid ou Le Barbier de Bagdad, en témoignent- popularisés plutôt à partir de 1905. Mais, nombreux sont les critiques qui signalent sa musique sacrée comme l’apport le plus novateur de son talent musical. Le dramatisme d’un poème médiéval Le Stabat Mater constitue une des cinq séquences de la liturgie catholique romaine. Composé au treizième siècle, ce poème latin révèle une nouvelle forme de piété, plus empathique et émotive, très caractéristique de l’époque. La fête au cours de laquelle cette séquence était habituellement chantée est celle de Notre-Dame des Douleurs (le 15 septembre). Le texte, rédigé sous la forme d'un poème en tercets (strophe de trois vers), évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de son fils Jésus-Christ. D’ailleurs, le titre consiste en une abréviation de "Stabat Mater dolorosa", le premier vers du poème, que l'on peut traduire comme suit : « Debout, la Mère pleine de douleur… ». L'image et la dévotion de la vierge était alors en pleine expansion, notamment sous l'impulsion des Franciscains. L’élan d’un chef d’œuvre Le Stabat Mater de Peter Cornelius est divisé en 10 sections, conformément à la structure du poème. Son originalité se cache sans aucun doute dans le duo pour soprano et basse accompagné d'un solo de violoncelle, les trois chœurs a cappella rappelant la polyphonie de la Renaissance, une brillante fugue pour chœur et solistes comportant un effet final saisissant, et des ensembles de solistes pouvant évoquer Beethoven, voire Verdi. ![]() Une soirée vouée au romantisme allemand Menu concocté en collaboration avec l’Ensemble Orchestral de Bruxelles, accompagné du violoniste Bartlomiej Ciaston, l’évènement comprend également la "Sinfonia per archi" de Max Vandermaesbrugge, et le Concerto pour Violon nº 2 Op. 64 en mi mineur, de Félix B. Mendelssohn. Les solistes Hilde Coppé (soprano), Isabelle Everarts (contralto), Ivan Goossens (ténor) et Jan Van Der Crabben (basse), couronnent une distribution d’exception. | "Une brillante fugue pour chœur et solistes comportant un effet final saisissant, et des ensembles de solistes pouvant évoquer Beethoven, voire Verdi" ProgrammeSinfonia per archi Op. 37, de Max Vandermaesbrugge Dir: Jacques Vanherenthals Concerto pour violon nº2 Op. 64 en mi mineur, Félix Mendelssohn Soliste: Bartlomiej Ciaston, violon Dir: Jacques Vanherenthals Stabat Mater, Peter Cornelius Choeurs de l'Union Européenne Dir. : Dirk de Moor Solistes : Hilde Coppé, soprano - Isabelle Everarts, alto - Ivan Goossens, ténor - Jan Van Der Crabben, basse |